Les champignons poussent même en ville
On parle de plus en plus de ferme urbaine avec l’espoir un jour de produire davantage dans nos villes. Des expérimentations se développent, à l’image de cette champignonnière de 100m² située en plein cœur de l’île de Nantes.
Mise en ligne : février 2024
Le décor n’a rien de bucolique : un hangar entouré de grues et d’immeubles. Pourtant, c’est bien là, dans un ancien bâtiment de l’ex marché de gros de Nantes (le MIN, Marché d’intérêt national) que poussent pleurotes, champignons de Paris et shiitake sur des blocs composés de substrats de paille entreposés sur des étagères. Il faut dire que le champignon est peu exigeant : il lui faut surtout de l’humidité, de la lumière et de l’oxygène… mais finalement peu d’espace. « Le champignon est une espèce vivante qui est plus proche de l’animal que du végétal… Il mange la paille et produit des fruits qu’on récolte », assure Camille May, l’un des co-fondateurs de l’entreprise agricole Le Champignon urbain. Avec son collègue Romain Redais, ils ne ménagent pas leurs efforts pour rendre viable ce projet de reconversion professionnelle et agir en cohérence avec leurs convictions : ils se relaient 7/jours sur 7 pour faire pousser leurs champignons. Au total, ce sont 200 kilos qui sont récoltés par semaine.
Au bout de deux ou trois mois, de nouveaux blocs sont installés et les anciens sont recyclés sous forme de compost pour les maraîchers du coin ou les jardiniers urbains amateurs. Car c’est bien tout le cycle de production et de distribution qui est vertueux : « on fait 200 kilomètres de vélo par semaine pour livrer nos produits à l’intérieur du périphérique, soit dans les restaurants ou les épiceries spécialisées, soit pour alimenter les paniers bio des AMAP du coin », précise Camille May. Un modèle qui espérons-le est voué à un bel avenir !